Samedi soir, j'en serai.

Des célibataires, derniers de la famille ( les survivants! ), à qui l'on demande:

Et toi??? Ou: Le prochain, c'est toi...?

Et bien si ça m'arrive un jour, ce que je me souhaite ( car OUI, il est bon de se souhaiter des choses parfois! ), ce sera moi.

En même temps, projeter mon mariage n'est pas une prouesse de perspicacité: il ne reste plus que moi. Mes cousines et cousins sont tous mariés ou/et vivent tous avec des bébés... Donc ce sera moi, l'élue! Et pour l'instant, le maillon faible de la famille ou le canard boiteux, si vous préférez. Car quand on est seul, même si on est bien, les gens vous perçoivent toujours d'une façon bancale, comme s'il manquait un pied à votre vie.

Démonstration: certaines fois, j'aime déjeuner seule. M'acheter des magazines féminins et déjeuner seule. Lire et rêvasser. Le pied! Un pied unique et bien planté, pas du tout bancal! Et bien lorsque je me prévois ce genre de déjeuner, je dois trouver l'endroit de la ville où je suis sûre de ne croiser personne. Le choix est très compliqué car tous les endroits que j'aime sont généralement des lieux partagés avec mes amis... Ca ne me dérangerait pas de les croiser, bien au contraire, mais le problème est que dans ce genre de situation, les gens se sentent obligés de vous inviter à leur table ( vous dîtes non. ) et d'insister ( et là vous ne pouvez plus dire non, sinon c'est vraiment trop mal élevé. A moins que ça soit des amis très proches, qui vous connaissent très bien. Auquel cas, autant partager un déjeuner avec eux, c'est aussi un moment agréable. ). Voilà comment je me retrouve à devoir zoner dans des cafet' asiatiques à l'heure du déjeuner dans l'espoir que personne ne vienne me dénicher...

Cependant, je m'estime chanceuse. Les membres de ma famille que je fréquente le plus ne sont pas lourds sur le sujet ( même si je me dis qu'avec l'âge, ça risque d'arriver... ).

L'autre jour, j'ai été agréablement bluffée!

J'étais en ville avec ma grand-mère. On croise l'une de ses amies. Et votre famille?? Ma grand mère explique qu'elle est déjà deux fois arrière grand mère. Regard insistant de l'amie qui me scrute. Je me sens obligée de dire un petit: Non non, ce n'est pas de moi... Ma grand mère continue le palmarès et lui dit qu'elle part à Paris à la fin du mois pour le mariage de sa petite fille. Mot de trop. Le regard de l'amie jaillit vers moi, orné d'un large sourrire... Et ma grand mère coupe net par un:

Oh non, c'est pas elle, ELLE, elle profite!

J'ignore ce qu'a du penser l'amie et à dire vrai, je n'en ai rien à faire.

J'ai aimé cette expression et je l'ai trouvé aussi vraie. Je trouve ma vie sentimentale en accord avec ma vie professionnelle et mon avancement dans la vie en général donc MOI, j'en suis au stade de PROFITER.

Belle tournure de phrase en tout cas, belle pirouette pour rabaisser le clapet de l'amie à l'affût de la moindre étape conjugale... ELLE, elle profite!

Joséphine vit sa vie de profiteuse mais sait pertinemment que samedi s'abbattra sur elle une batterie de questions...

ELLE, elle profite...

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